Après avoir publié des dizaines de travaux sur l’économie, la politique, les religions, la mer, la dette, la musique ou encore la médecine, Jacques Attali s’intéresse à la genèse de l’information à travers les médias dans son dernier ouvrage Histoires des médias, des signaux de fumée aux réseaux sociaux.
Jacques Attali est un écrivain, économiste et haut fonctionnaire. Diplômé de l’ENA et de Polytechnique, il a été conseiller spécial de François Mitterrand de 1981 à 1991. Auteur de plus de 80 livres et de près de 1000 éditoriaux, il est à l’origine de la fondation de différentes institutions internationales comme Action contre la faim (ACF), la BERD ou encore Positive Planet.
L'émergence de nouveaux médias bouscule les pouvoirs établis
Jacques Attali nous explique que c'est toujours par un moyen de communication personnel qu’apparait un nouveau média. Les lettres recopiées à la main sont à l'origine des premiers journaux par exemple.
Très souvent, on constate qu’une technologie révolutionnaire apparait en dehors du pouvoir et le pouvoir s’y intéresse immédiatement. Depuis les années 1990, internet bouscule les pouvoirs en place car les politiques n’ont pas su mettre les technologies à leur service.
"Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont en train d’avaler à grande vitesse les autres médias".
Selon Jacques Attali, cela concerne en premier lieu les quotidiens ; on constate que la presse quotidienne papier depuis 20 ans dans le monde a baissé de moitié. Les réseaux sociaux vont avaler progressivement tous les médias, à l’exception de la radio qui a vocation à résister car c’est un média nomade. Face à ce quasi-monopole des GAFA et des BATX, la solution n'est pas d'interdire les géants du numérique mais de les maîtriser en leur interdisant d’acheter des informations et en réduisant leur pouvoir.
Quelles solutions pour la suite ?
"Le nouvel enjeu du XXIème siècle, en plus de la maîtrise des nouvelles technologies est le pouvoir de distinguer le vrai ou du faux".
Afin de favoriser la consultation d'informations vérifiées, Jacques Attali propose d'imaginer une application qui ressemblerait à un Shazam de la vérité. À l’image de cette application qui détecte instantanément un morceau, nous pourrions analyser si une information est vraie, fausse ou si elle relève d’une croyance ou de l’opinion.
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Tom Ricciardi
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