Diplômé de Polytechnique et de l’ENA, Gérard Araud est un diplomate français. Il a été successivement Ambassadeur de France en Israël (2003-2006), Représentant permanent de la France au Conseil de Sécurité et chef de la mission permanente de la France auprès des Nations Unies à New York (2009-2014) et enfin, Ambassadeur de France aux États-Unis, de 2014 à 2019, date à laquelle il prend sa retraite du Quai d’Orsay. Il retrace sa carrière dans son ouvrage Passeport diplomatique, quarante ans au Quai d’Orsay (Grasset, 2019).
La diplomatie selon Donald Trump : America first ?
« On parle de America First, mais avec Trump c’est en réalité America Alone : les Etats-Unis entretiennent très peu de coopérations avec leurs Etats partenaires ».
Gérard Araud explique qu’il lui était très difficile, lorsqu’il était en poste à Washington, de communiquer avec l’Administration Trump. Sur un certain nombre de dossiers militaires, le président Trump a pris des décisions de manière unilatérale, sans même prévenir en amont son État-major. C'est un homme politique qui fonctionne à l’instinct. Il a d'ailleurs eu de nombreux accrochages au téléphone avec les dirigeants européens, britanniques et allemands notamment.
Que signifierait une éventuelle victoire de Joe Biden pour la diplomatie américaine ?
Selon Gérard Araud, si Joe Biden est élu, cela ne signifierait pas le retour de l’Amérique comme grand allié inconditionnel des Européens. Si les instituts de sondage américains montrent que Biden a de grandes chances de l’emporter, l’Europe ne doit pas être naïve et croire que tout redeviendra comme avant. Le retrait de l’Amérique des affaires du monde a commencé sous Obama et continuera sous Biden. En diplomate affuté, Gérard Araud précise tout de même que la forme sera plus lisse et les échanges plus amicaux entre Biden et les dirigeants européens.
"Trump n’est que le symptôme d’un mal-être plus profond qui gangrène nos sociétés"
Selon Gérard Araud, la situation politique aux États-Unis est certes très instable et la société fracturée mais c’est le cas dans beaucoup de démocraties occidentales. En effet, le Brexit au Royaume-Uni et la montée de l’extrême droite en France, en Allemagne ou encore en Italie témoignent de la fragilité de nos démocraties.
Tom Ricciardi
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